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1 - La première guerre mondiale
En 1914, avec le début des hostilités, deux tiers des vétérinaires sont mobilisés. L’école d’Alfort est vidée et fermée. Il en est de même pour les écoles de Lyon et Toulouse. Les professeurs, le personnel et les élèves sont presque tous mobilisés et partent au front . A l’ACV, un conseil d’administration se tient le 20 mai 1916. Il est constaté « qu’il est matériellement impossible dans les circonstances actuelles de procéder à des élections régulières » et il est décidé de « proroger jusqu'à l’assemblée générale qui suivra la fin des hostilités les pouvoirs de ses membres constituant le conseil actuel ».
Ces années de guerre sont marquées par les difficultés financières que traverse l’ACV du fait du recouvrement des cotisations qui se fait très mal. En 1916, l’ACV ne reçoit que 165 cotisations sur 1700 adhérents, la plupart des membres étant mobilisés. Le trésorier s’inquiète de savoir s’il pourra continuer à verser des secours s’il n’est pas autorisé à puiser dans les réserves. En effet, le fonds de réserve n’est pas encore assez élevé pour garantir un produit financier conséquent.
Pendant ce temps, à Alfort, l’aide s’organise dès le début de la guerre. La femme du directeur Mme H. Vallée (le directeur d’Alfort, Henri Vallée était d’ailleurs alors aussi secrétaire général de l’ACV), assistée des femmes des professeurs et de toutes les personnes de bonne volonté, installe un ouvroir. Cela permet d’envoyer régulièrement au front, aux combattants mobilisés des produits de première nécessité (savon, bougies, habits et papier à lettre) ainsi que des produits plus festifs (chocolat, confiture, fruits secs, tabac, thé) . Bien qu’anecdotique, cela montre qu’une solidarité se met en place dans la profession de façon indépendante de l’ACV.
En 1917, suite au décès de E. Lavalard, Hippolyte Rossignol est élu président à 80 ans, la situation redevient normale sur le plan financier et la première assemblée générale, depuis 1914, peut se tenir le 27 mars 1920. Elle ne sera pas présidée par H. Rossignol, décédé le 27 novembre 1919.
Au sortir de la guerre, l’ACV a dû faire face à un nombre important de démissions de membres qui lui reprochaient une activité insignifiante pendant les années 1914-1918 ; les responsables se justifieront par le fait que les statuts les empêchaient d’apporter des secours à d’autres que des sociétaires et que dans cette période une organisation franco-belge puis franco-belge et américaine avait été mise en place pour venir en aide à tous les vétérinaires et leurs familles éprouvés par le conflit. Ainsi, d’avril 1915 à la fin de 1921, 92 542 francs ont été apportés aux confrères des régions envahies par ce comité américain-anglo-franco-belge.
De plus, plusieurs membres de l’ACV avaient apporté leur collaboration à ce comité et à sa dissolution, le reliquat des fonds récoltés et non attribués a été donné à l’ACV. Enfin, Richart rappellera dans son discours du 10 novembre1934, à l’occasion de la fête professionnelle donnée en l’honneur de V. Even, que l’œuvre de l’ACV s’est tout de même poursuivie pendant la guerre, bien que jugée insuffisante. Quatre confrères malades ainsi que 154 veuves et enfants ont reçu 109 282 francs de secours du 2 août 1914 à la fin de 1918 malgré un déficit de près de 50% dans le paiement des cotisations.
2 - La seconde guerre mondiale
Devant la situation de guerre, le 21 décembre 1939, le conseil d’administration de l’ACV constatant « qu’il est matériellement impossible dans les circonstances actuelles de procéder à des élections régulières » décide « de proroger jusqu'à l’assemblée générale qui suivra la fin des hostilités les pouvoirs de ses membres constituant le conseil actuel et de proroger aussi le bureau actuellement en fonction Vivien, président, Roussel, vice- président, Richart, secrétaire général, Augustin, trésorier, Edmond Dechambre, secrétaire de séance ».
Les archives de l’ACV de cette période seront perdues dans les années qui ont suivi l’installation du siège social place Léon Blum en raison d’une inondation dans la cave qui servait de local d’archives. Nous manquons donc d’informations sur cette période. En 1939, la situation financière de l’ACV s’aggrave. Il faut dire que les cotisations ne rentrent plus car deux tiers des membres ont été mobilisés. De plus, les frais engagés au domaine de la Massaye ont laissé une « dette Even ».
Alors, en décembre, une nouvelle réduction des allocations est acceptée. Mais l’expérience de la première guerre mondiale a été retenue et le projet d’une caisse de secours vétérinaire de guerre est accepté.
Bien qu’anecdotiques, ces quelques exemples montrent à quel point cette deuxième guerre fut encore plus terrible que la première pour les vétérinaires.
A Alfort, tous les étudiants de plus de 20 ans ainsi que beaucoup d’enseignants sont mobilisés. Les trois écoles voient leurs effectifs fondre. Et contrairement aux étudiants en médecine, les étudiants vétérinaires sont assimilés à des combattants et sont en première ligne.
Les souvenirs d’alfort portant sur la nourriture durant la guerre font comprendre l’extrême difficulté de cette période. A la cantine, sont servis « rutabagas », « haricots » et « carottes ». Les chevaux de dissection injectés au plâtre, étaient, en fin de semaine de dissection, de grands pourvoyeurs de viande de consommation (bien qu’un peu crayeuse). La graisse du cheval était récupérée pour préparer les frites. La situation s’est encore durcie lors de la bataille de Paris. Les cochons d’Inde du laboratoire de génétique ont été consommés ainsi que des chats tuberculeux, transformés en pot au feu après une longue cuisson et l’ablation des ganglions.
Pendant cette période 1940-1945, l’ACV continue, malgré les difficultés, à apporter ses secours et développe une action spécifique en direction des victimes de la guerre mais c’est essentiellement les vicissitudes subies par le domaine de la Massaye qui occupèrent les gérants du domaine et le conseil d’administration quand il put se réunir.
La Massaye, immense domaine, est en effet sujet à des réquisitions et des occupations :